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domingo, 30 de abril de 2017


BRUXELLES

Musique et conte integrés dans la charmante intimité conviviale d’une grand maison à Auderghem, Bruxelles.




" Le Royaume merveilleux de Liseron « 


Conte en musique
pour enfants (et grands enfants) !

"C'était par un beau soir d'été où l'étang sommeillait et le soleil se posait aux bords de l'horizon avant de disparaître...
 »

Venez découvrir l'univers magique de Liseron et laissez-vous emporter par les sons mystérieux de la flûte traversière, de la harpe et de nombreux autres instruments !

Vendredi 12 mai 2017 à 19h
Dimanche 14 mai 2017 à 16h

Informations pratiques ci-dessous, en pièce jointe ou sur www.artsenchantes.be


viernes, 21 de abril de 2017


RÉSULTÂT DES ÉLECTIONNES  PRÉSIDENTIELLE FRANÇAISES EN BELGIQUE, LUXEMBOURG, PAYS-BAS

Je vous partage info:
"Mes chers compatriotes de Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas,
Le second tour de l'élection présidentielle opposera Emmanuel Macron à Marine Le Pen.
La participation à cette élection a été forte, ce qui est à souligner et montre le civisme dont nous avons fait preuve : 61% au Luxembourg, 56% en Belgique, et 45,2% aux Pays-Bas.

Emmanuel Macron obtient 35,5% des voix en Belgique, 42% au Luxembourg et 52,2% aux Pays-Bas
François Fillon, deuxième, rassemble 17% des votants aux Pays-Bas, 22,5% en Belgique et 31,5% au Grand-Duché
Jean-Luc Mélenchon totalise ensuite 9% des voix au Luxembourg, 14,5% des voix aux Pays-Bas, 20% en Belgique.
Benoît Hamon est quatrième, avec 10,1% des voix aux Pays-Bas, 9,5% en Belgique et 6% au Luxembourg.
Fait remarquable, les Français du Benelux ont placé Marine Le Pen beaucoup plus bas dans leur vote que nos compatriotes de métropole : elle recueille 3% aux Pays-Bas, 6% au Grand-Duché et 7,3% en Belgique.
Le reste des voix se répartit entre les autres candidats qui totalisent moins de 5% des voix.
 »

merci pour l’info.!


                     ELECTIONS FRANÇAISES
                                                                       (nouvelle édition) 
                  
  À trois jours des votations, écouter l’interview (des stricts quelques minutes) des 11 candidats successivement, ça été assez fatigant mais révélateur à bien des égards. 
  Ce dernière rendez-vous médiatique, plus démocratique que l’habituel, à donné lieu à un portrait fort essentiel de chacun, qui a montré de la force, nouveauté, faiblesse, incertitude, pas seulement face à soi-mêmes sinon de la société que nous vivons, de la France, de l’Europe, et…miroir de la culture politique sans doute, du monde.
   Le plus grand valeur de l’ intéressant échantillon des candidats se trouve dans la grand variété humaine et nouvelles représentations politiques qu’il sont des vraie points d’interrogations. Avec la vérité évidente des quelques-uns, présence-témoin des émouvantes réalités qui expriment beaucoup plus que des slogans et schémas répétés, opportunistes, populistes, à peine maquillés, que à cette heure-ci, c’est trop fatigant…!

  Très difficile avoir un choix qu’il ne soit pas produit circonstanciel, médiatisé, manipulée, etc, etc. Après l’expérience du Brexit, et les élections aux Etat Unis (…) il faut vraiment appeler à un sacre discernement (assez compliqué pour le plus jeunes) et essayer de voir contenus, vérité, expérience, vision global…bref, il ne reste que avoir de l’intuition!

  Chaque participation des candidats surtout ceux considérés comme « petit candidats » ça été la plupart du temps, au contraire, une pluie des grands idées et d’une vérité frappante, évidente; au contraire des candidats considérés par les sondages comme préférés où il faut avoir beaucoup de bonne volonté pour trouver du sens, profondeur et cohérence….sans parler de vérité!
Ça serait très importants que même il ne soient pas élus, le témoin des ces soit-disant « petits candidats » soient bien considères, sinon intégrés. 

-Benoit Hamon entre les grand candidats, a un bon projet de grand étude, application, et coeur!
  Il donne des grand idées surtout à propos des jeunes, mais très spécialement de l’Europe; mais, il a la charge de renouveler l’ancien schéma du socialisme et ressembler…quelque chose assez difficile en ce moment.

Mais voici, le plus intéressant pour moi des tous les candidats, en tant que proposition des contenus stratégiques et culturels.
-Jacques Cheminade,  ou la recherche de la liberté….
C’est pas un politique commun, c’est un vraie humaniste d’expérience qui propose des choses pratiques, de fond, pour « se libérer de l’occupation financière, bâtir une Europe des patries, et récupérer une vraie culture de la vie » dans les nouveaux langages. Tout cela avec des magnifiques idées concrètes pour l’art, la science et la culture!
Leur rencontre avec Lyndon LaRouche… traits de leur propre portrait?
« …. à la recherche de la vérité, sans compromissions, sans souci de se faire bien voir, ni envolées démagogiques, ni recours à des notes. 
….. non par l’adhésion à une « organisation » ou à un groupe, mais par quelque chose de rendu libre au dedans de moi-même, ».. (extrait d’un commentaire à lui)
Ecouter à Jacques Cheminade c’est pas écouter à un politique, sinon à un homme avec des idées de fond, d’une vision véritablement libre des vieux schémas et circonstances, sans aller à la recherche de revendications autres que le bien de l’être humain, de la culture française Universel contemporaine, et lintégration à une autre Europe. 

-Me voici le Quixote des candidats… Jean Lassalle. 
  Candidat plein de charisme et impossible de ne pas écouter quand il parle! Il  plaide de manière central, avec enorme émotion, pour la fin de la désertification rural, réalité assez dramatique pas seulement en France, sinon du monde. Aussi il sensibilise sur les handicapés du pays. Il a quelque chose de poète, de rêveur, et peut être celui qu’on trouve plus du profondeur dans ces pensées, leur attitude, dans le limite entre l’homme politique et un vraie mystique.

La candidate par la lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, et le candidat anticapitaliste Philippe Poutou sont le cris opportune, fraiche, du « peuple", absolument pertinents, éveillés, dans leur interventions. 
Seraient-il écoutés par le candidat qu’il serais choisi? (spécialement entre ceux qu’ils veulent se dédier au peuple?) 

 Une élection très difficile et important dans ce moment où il faudra trouver nouvelles formules mais beaucoup de justice et équilibre, pour faire face aux enormes défis qui représente la construction d’un nouveau monde ou…suivre le vieux chemin connus que en ce moment est une menace pour tous.

Au delà des solutions locaux, chaque pays il faux le penser comme partie dune humanité complètement interactive, inter-dépendante, d'un organisme merveilleux qui sappelle terre.


elgodiv

miércoles, 19 de abril de 2017



   Je vous partage cet article, remerciant à J M Dupuis leur diffusion.  

  Personnellement je le trouve très touchant et réaliste sauf dans le titre, que j’aurais aimée le trouver plutôt avec un signe d’interrogation...

elgodiv



             Nos adieux à la civilisation
Chère lectrice, cher lecteur, 

Sans sommation, le président américain Donald Trump a fait bombarder une base en Syrie, provoquant la fureur de la Russie et de l’Iran. 

Moins de quarante-huit heures plus tard, un porte-avions atomique américain faisait route vers la Corée du Nord, au risque de déclencher une guerre totale avec la Chine et la Russie, qui ont envoyé à leur tour des navires de guerre dans la zone. 

Où cela va-t-il nous mener ? 

Une étude publiée le 17 avril 2017 dans la revue médicale Psychiatric Services indique que le niveau de stress, d’anxiété et de dépression des Américains n’a jamais été aussi élevé. Les suicides augmentent, tout comme les décès par overdose. 

De mon côté, j’étais tout heureux de voir mon jardin plus beau que jamais ce printemps. 

Des centaines de pivoines blanches et écarlates éclosent. Mon poulailler caquette à nouveau, plein de vie. Tous mes semis ont réussi et j’attends une récolte prodigieuse de fraises, cerises, petits pois, fenouil, choux, salades et épinards (entre autres). 

Et pourtant, il faut le reconnaître : j’ai fini par me sentir touché moi aussi par cette actualité déprimante. 

Notre futur proche collectif est si effrayant que je me suis même arrêté de chercher et d’écrire sur la santé ce matin… 

Qu’importent les remèdes naturels si, demain, nous nous retrouvons sous une pluie de bombes ? 

Excusez-moi donc si aujourd'hui je ne vous parle pas de santé. Ce sera un sujet plus important encore : celui de la vie. 

Les Occidentaux ne doivent pas se laisser entraîner en Syrie
La guerre en Syrie a déjà fait plus de 400 000 morts et la dernière attaque au gaz, d’où qu’elle provienne, n’est malheureusement qu’une atrocité de plus. Des milliers d’enfants et de nourrissons ont déjà été tués ces dernières années. 

Pourquoi ? 

Pour Assad, c’est sa survie et celle de son régime et de la minorité alaouite à laquelle il appartient qui sont en jeu. Pour les rebelles d’Al-Qaida, c’est l’expulsion des « Croisés » de la terre sacrée d’Islam. Pour les militants de l’ISIS, c’est le rêve du califat. Pour les Turcs, c’est la soumission des Kurdes, comme toujours. Pour Poutine, c’est l’affirmation du statut de grande puissance de la Russie, en conservant son seul port en Méditerranée (qui est en Syrie). Pour l’Iran, c’est le maintien d’un couloir avec son allié shiite le Hezbollah au Liban. Pour le Hezbollah, le but est d’éviter d’être coupé du reste du monde shiite, isolé au Liban. Pour les Chrétiens de Syrie qui soutiennent Assad, c’est l’espoir de ne pas être exterminés comme ils l’ont été dans les pays voisins. 

Tous ont des intérêts vitaux en Syrie

Tous ont donc investi de l’énergie, des armes, du sang, des vies dans cette guerre, et aucun ne consentira à laisser les autres s’emparer d’un pouvoir qu’il estime lui appartenir, sans se battre jusqu’à la mort. 

Pourquoi les Américains sont-ils en Syrie ??
Mais à cette confusion générale s’ajoutent les avions et des drones américains qui bombardent et sèment la mort constamment, avec plus ou moins de morts parmi des civils innocents. 

Ils ont franchi un pas de plus en envoyant des missiles à partir d’un bateau. Après les missiles, les Américains sont en train d’envoyer de nouvelles armes aux « rebelles » anti-Assad. [1] 

Quel est le but ? 

Apporter la démocratie en Syrie ? La liberté de la presse et la liberté d’expression aux islamistes ? La séparation des mosquées et de l’État ? Protéger les droits des femmes ? 

Est-ce crédible ? N’avons-nous rien appris en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Tunisie, en Égypte, au Yémen ? 

Sans doute y a-t-il d’autres motivations, financières ou autres, que nous ne comprenons pas. 

La tragique affaire Trump
Je vous avais écrit au lendemain de l’élection de Trump que sa victoire n’allait rien changer. 

Les gens étaient fous d’inquiétude : il va supprimer la couverture maladie universelle (Obamacare), il va baisser les impôts des millionnaires, il va stopper l’immigration et construire un mur sur la frontière mexicaine, il va abandonner l’OTAN, retirer les troupes d’Irak et d’Afghanistan et démarrer une politique « isolationniste » !! 

Or, à ce jour : 

La suppression d’Obamacare (couverture maladie) est enterrée [2] ;
Les décrets anti-immigration ont été retoqués par la Justice, puis abandonnés [3] ;
La baisse des impôts est repoussée aux calendes grecques [4] ;
Le ministre de l’Intérieur (Homeland Security) a déclaré que le « mur » ne serait probablement pas une « barrière physique » allant d’une mer à l’autre [5] ; 
Et les Etats-Unis ont redoublé d’actions militaires aux quatre coins du monde !!!
Contrairement à toutes les promesses électorales « isolationnistes » de Donald Trump, les Américains continuent droit sur leur lancée de violence et de destruction. Il a augmenté les budgets et le pouvoir du Pentagone. Il a même autorisé l’envoi sur l’Afghanistan de la bombe la plus puissante après la bombe atomique, une énorme bombe que personne n’avait jamais osé utiliser jusque-là, appelée « la mère de toutes les bombes ». [6] 

Il semble donc bien que nous soyons partis pour une escalade dans le conflit et des centaines de milliers de morts en plus. 

Pire, le conflit pourrait rapidement enflammer le monde entier si la Russie et l’Iran, par exemple, décidaient de se venger en frappant les Américains et leurs alliés sur un autre théâtre d’opérations. 

Les alliés des Américains qui se trouvent par exemple… en Europe. 

Un journaliste demandait un jour à Winston Churchill à quoi ressemblerait la troisième guerre mondiale. 

« Je ne peux pas vous dire pour la troisième. Mais je peux vous dire pour la quatrième : elle se fera avec des arcs et des flèches. »
Une façon de dire qu’une troisième guerre mondiale serait le moment de dire adieu à la civilisation. 

Bien à vous, 


Jean-Marc Dupuis 

domingo, 2 de abril de 2017


            L’UNION EUROPÉENNE  ET  EMMANUEL MACRON


A l'occasion des 60 ans des traités de Rome, Emmanuel Macron, candidat à l'élection présidentielle française actuellement le mieux placé pour l'emporter au second tour, a accordé une interview à nos confrères de "La Republica" et de "Libération", partenaire de La Libre Belgique. Il y dévoile sa vision de l'Europe et son projet pour celle-ci.
Faute de cohérence, l’Union européenne est aujourd’hui vilipendée, défiée, au bord de l’implosion…
On l’a laissée se dévoyer de manière subreptice par manque de leadership politique. A la fin des années 90, on a eu une perte du fil directeur, de la sève de l’Europe. D’abord, il y a eu un dévoiement de ce qu’était le marché unique. Dans l’esprit de Jacques Delors, le projet européen, c’était de la liberté, mais aussi de la régulation et de la solidarité. On n’en a gardé que la liberté économique, en ouvrant les marchés. On a laissé de côté, ou presque, les régulations communes, comme sur le numérique, la solidarité, l’harmonisation fiscale et sociale. 
Cette tendance, portée par des courants ultralibéraux, notamment britanniques et néerlandais, a conduit à déséquilibrer le cœur du marché unique. Et à affecter sa compréhension pour nos citoyens. L’hiatus a réémergé lors des débats autour du Brexit. Il y a une forme d’ironie de l’histoire : la sortie du Royaume-Uni s’est cristallisée sur les conséquences de ce déséquilibre du marché unique, notamment sur l’afflux de travailleurs hongrois ou polonais que, paradoxe, les gouvernements britanniques avaient eux-mêmes voulu.
Pourquoi rien n’a-t-il été mis en œuvre pour contrer ce penchant ultralibéral ?
L’Europe a perdu le fil de son projet. Elle a toujours avancé grâce à la dynamique d’une avant-garde de pays membres. Dans une logique de désir. Depuis les "non" français et néerlandais aux référendums de 2005, plus personne ne propose rien. La logique du doute l’a emporté.
Pourtant, il y a eu des initiatives, à l’image du projet d’une Europe de la défense…
Oui, mais on a assisté à un délitement de la confiance. L’Europe n’a pas su faire face à l’élargissement. Ceux qui étaient prêts à avancer ont renoncé à aller vers plus d’intégration dans la zone euro, de peur de contrarier les Britanniques ou les Polonais. Ils nous ont bien remerciés ! Les premiers sortent de l’Union. Les seconds ne veulent plus de ses valeurs.
L’union bancaire constitue une avancée…
L’union bancaire est un véritable acquis. Et c’est à mettre au crédit de François Hollande qui a su, au moment décisif, emporter la décision. On peut avoir des désaccords avec le chef de l’Etat sur la stratégie européenne, mais sans l’union bancaire, tout aurait flambé. Cela a calmé la crise sur le plan monétaire et financier. Même s’il reste à aller au bout du chemin et à partager pleinement le risque.
Le blocage vient de l’Allemagne ?
Il y a, en Allemagne, cette suspicion lancinante que les autres pays membres, et notamment la France, ne font des efforts que sous la menace du glaive ou des marchés. Pour autant, tous les Allemands ne pensent pas cela. La chancelière a montré de vraies inflexions par rapport à son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble. Martin Schulz ou Sigmar Gabriel ne sont pas non plus sur une ligne de méfiance. Mais il faut reconnaître qu’une certaine suspicion s’est installée dans le couple franco-allemand.
Que pensez-vous de la volonté du Front national de sortir de l’Union ?
Le FN joue des déséquilibres sociaux au sein de l’Europe. Et c’est vrai que le détachement des travailleurs crée des inquiétudes profondes, par exemple. Mais c’est un bon exemple : la France bénéficie aussi largement du détachement puisque nous sommes le troisième pays en Europe avec le plus de travailleurs détachés dans les autres Etats. On a avant tout un problème de fraude au détachement. Si l’on n’arrive pas à avoir une stratégie de contrôle renforcé et de convergence sociale, on aura un affaiblissement de l’adhésion à l’Europe. C’est pour cela que je plaide pour une Europe à plusieurs vitesses.
Le processus de décision européen n’est-il pas trop grippé pour espérer relancer la dynamique ?
La réalité, c’est que, sur les dix dernières années, on n’a plus utilisé les mécanismes de décision construits pour faire avancer l’Europe. On s’est enfermé dans l’intergouvernemental avec des sommets sans fin; ce faisant, on a affaibli la Commission, qui porte l’intérêt général européen. Les sommets intergouvernementaux, c’est très bien pour gérer les crises, mais ça ne permet pas de se projeter.
Que proposez-vous au juste ?
A court terme, il faut restaurer un vrai dialogue franco-allemand, c’est ce que j’ai dit à la chancelière quand je l’ai rencontrée à Berlin. Après l’élection allemande de l’automne, on verra si l’Allemagne est prête à avancer. C’est mon souhait. Ensuite, on l’élargit à nos partenaires européens qui veulent avancer, dont l’Italie bien sûr. Pour conforter cette dynamique, on lance des conventions démocratiques dans les vingt-sept pays, des sortes d’états généraux pour associer les citoyens à ce nouvel élan européen, répondre à leurs priorités. Le mode de décision actuel est fatigué. Il y a une envie de démocratie européenne. Les gens ne veulent pas moins d’Europe. Ils veulent une Europe qui fonctionne.
Mais comment comptez-vous relancer la croissance au niveau européen ?
Il faut articuler les réformes économiques engagées au niveau des Etats membres avec un plan d’investissement plus ambitieux à l’échelle de l’Europe. Le plan Juncker n’était pas suffisant. Il a eu une utilité dans quelques régions, pour quelques projets. Mais il ne change pas les équilibres. Ce qu’il nous faut, c’est un vrai budget de la zone euro. Il devrait être suffisamment important pour conduire des politiques contracycliques et relancer l’investissement. Grâce à un tel budget, on aurait la capacité de lever de l’argent sur les marchés, d’investir en commun pour le futur. Cela n’implique pas de mutualiser les dettes passées - je n’y suis pas favorable. En revanche, je crois que les Allemands seront prêts à avancer si la confiance revient et si nous formulons des propositions claires.
L’afflux de migrants est un autre facteur d’explication de la montée des extrêmes et des partis populistes un peu partout en Europe. Que proposez-vous sur ce dossier ?
Là encore, il y a eu une absence de solidarité, de coordination et d’anticipation. L’Italie a identifié très tôt le problème avec l’afflux de réfugiés sur ses côtes. On ne l’a pas écoutée. Ce qui était prévisible est arrivé : les réfugiés ont afflué par la route des Balkans. Angela Merkel a été la seule à tenir un discours responsable en refusant de confondre les migrants et les réfugiés, et de fermer ses frontières au risque de créer des drames humains plus grands encore dans toute l’Europe. La suite a été tout aussi rocambolesque : on a tenté de répartir entre les pays membres des réfugiés qui étaient déjà là.
Et l’Allemagne a fait pression il y a un an pour passer un deal très controversé avec la Turquie… On a négocié avec elle un accord de dupes qui a fermé la route des Balkans, mais qui a rouvert la route libyenne.
Que préconisez-vous ?
Pour régler le problème, il faut une gestion de l’asile coordonnée entre les pays européens et les pays de départ ou de transit. C’est le seul moyen pour être efficace et humain. On oublie de dire qu’il y a des millions de Syriens, d’Irakiens ou d’Afghans qui ont pris des risques pour leur famille sans savoir ce qu’il adviendrait. Le système est totalement inhumain. La clé, c’est de gérer la procédure d’asile dans les pays tiers, autrement dit en décidant en amont d’un flux réaliste et d’une répartition des réfugiés. Là dessus, il faut poser la question de confiance aux Etats membres : partagez-vous ou non les principes et les valeurs de l’Union ? Ce qui s’est passé depuis l’été, avec le refus de plusieurs pays d’Europe centrale de recevoir des migrants, est inacceptable. Il faut des sanctions. Les pays qui ne respectent pas nos principes ne devraient plus avoir accès aux fonds européens. On ne peut pas passer nos jours et nos nuits à parler des déficits excessifs, et ne rien faire quand certains violent des droits fondamentaux.
Les attentats terroristes ont remis la sécurité au cœur des préoccupations en Europe. Que proposez-vous ?
Il faut renforcer les contrôles aux frontières extérieures de la zone Schengen. Je propose de déployer au moins 5 000 gardes-frontières supplémentaires. Mais le vrai problème de l’Europe sur ce sujet, c’est le manque de leadership politique.
L’absence de leadership politique en Europe n’a rien de nouveau…
Oui, mais aujourd’hui, il y a urgence. Ces derniers mois, le monde est devenu beaucoup plus incertain et dangereux. Pour la première fois, de nombreux dirigeants étrangers souhaitent ouvertement l’affaiblissement de l’Europe : Trump, Poutine, tout comme des grands dirigeants autoritaires du Proche et du Moyen-Orient. Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays fondateurs de l’Union, l’Allemagne et la France au premier chef, ont aujourd’hui un rôle historique à jouer : celui de refonder l’Europe, et de tenir les positions sur les sujets de sécurité et d’immigration. C’est aussi une priorité allemande.
Votre défense à tout prix de l’Europe n’encourage-t-elle pas la montée du nationalisme en Europe ?
On ne peut pas être timidement européen, sinon, on a déjà perdu. La violence des antieuropéens est telle qu’il faut marteler ce que l’Europe nous a apporté et peut encore nous apporter, si l’on s’y implique pour la changer. Sa destruction, c’est le nationalisme, la guerre. Je viens d’une région où il n’y a que des cimetières militaires. Ce que propose Marine Le Pen, c’est de recréer de la conflictualité en Europe. Si le parti de la raison cède à la tyrannie de l’impatience, nous sommes morts.
Quelles erreurs les pro-Européens ont-ils commises ?
D’abord, d’avoir laissé la critique de l’Europe aux antieuropéens. On doit pouvoir critiquer les orientations politiques ou la bureaucratie européennes sans pour autant être europhobe. Si l’on croit à la politique, l’alternative n’est pas entre l’Europe telle qu’elle est et le retour en arrière. Je suis un Européen convaincu et même enthousiaste, mais lucide et sans complaisance. J’ajoute que la deuxième erreur des proeuropéens est d’avoir eu peur de la démocratie. La France a commis une faute : celle de contourner le "non" au référendum de 2005 via un vote parlementaire. Le Pen comme Mélenchon se nourrissent de ce déni : on ne peut pas faire avancer l’Europe contre les peuples.
Propos recueillis par Grégoire Biseau, Christian Losson, Nathalie Raulin et Anais Ginori

INFO: 
Libération